Inès est une entrepreneuse sociale. A travers son parcours, elle nous montre que pour celui qui sait rebondir, il n’y a pas d’échec, seulement des portes à pousser vers un meilleur accomplissement. Découvrez son témoignage inspirant.
Bonjour Inès, tu as un parcours un peu atypique, même avant d’intégrer l’ISC, raconte-nous.
Effectivement, après avoir arrêté mes études à 16 ans, j’ai travaillé un peu puis décidé d’entreprendre. Avant mes 20 ans j’avais déjà créé mes deux premières entreprises : une dans les ressources humaines, et l’autre dans l’évènementiel. Assez rapidement je me suis rendue compte que je manquais d’expérience et de connaissances pour les développer efficacement. J’ai donc décidé de reprendre mes études en parallèle et j’ai obtenu un équivalent du BAC, puis un BTS NRC, pour enfin intégrer l’ISC Paris.
Quel a été ton parcours à l’ISC ?
J'ai commencé en alternance dans une startup et bien que l’expérience ait été très formatrice, elle s’est aussi mal terminée. Celà a remis en question mon envie d’entreprendre dans un monde capitaliste. S'en est suivi une crise de sens :
· "Qu’est-ce que je fais en école de commerce ? "
· "Comment allier ma passion de l’entrepreneuriat avec mon envie d’avoir un impact positif dans ce monde ?"
Heureusement, une des raisons pour laquelle j’avais choisi l’ISC, était la possibilité d’étudier à l’étranger, et je suis donc partie faire le tour du monde (littéralement) à la recherche de l’impact positif. Ce n’est que pendant mon dernier semestre en Thaïlande que j’ai découvert l’entrepreneuriat social, et ça a été la révélation.
Comme j’avais eu un coup de cœur pour le Mexique pendant mes voyages, je suis partie y travailler dans l’entrepreneuriat social dès l'obtention de mon diplôme. Là-bas j’étais responsable d’une communauté d’entrepreneurs sociaux pour un accélérateur de startups « Tech for Good ». C’était une de mes meilleures expériences malheureusement stoppée par le COVID qui m’a obligée à rentrer en France et repartir de zéro.
Mais tu n’es pas femme à te laisser abattre ! En janvier dernier tu as créé Komunii pour accompagner les personnes qui souhaitent se réorienter dans l’économie sociale et solidaire. Comment est née l’idée ?
A mon retour en France en mars 2020, je n’avais aucune idée de ce que j’allais pouvoir faire professionnellement en France. J’étais experte du marché de l’entrepreneuriat social mexicain mais pas français. J’ai donc profité de l’oisiveté du confinement pour me mettre à jour sur le secteur de l’Économie Solidaire et Sociale (ESS) en France.
En faisant du bénévolat j’ai mentoré des entrepreneurs sociaux et je me suis rendue compte que malgré le nombre d’organismes d’accompagnement en IDF, ce n’était pas suffisant pour la demande En parallèle, mes recherches de job dans le secteur de l’ESS, m'ont montré que la concurrence était rude.
C’est suite à ces constats que j’ai créé Komunii : beaucoup d’entrepreneurs sociaux ont besoin d’être accompagnés et en face beaucoup de professionnels cherchent à travailler dans le secteur de l’impact social et environnemental. Je me suis dit qu’il y avait une vraie opportunité à mettre en relation ces profils très complémentaires pour s’entraider et participer au développement du secteur de l’impact social et environnemental en France.
Que proposes-tu exactement comme accompagnement ?
Nous accompagnons les personnes qui souhaitent se ré-orienter vers le secteur de l’impact social et environnemental en les aidant à :
- définir un projet professionnel qui leur correspond dans l’ESS
- ou à vérifier la viabilité de leur projet de création d’entreprise sociale
Grâce à un programme de 3 mois avec du coaching, un suivi individuel et collectif qui allie espace de réflexion et terrain d'expérimentation pour appréhender au mieux sa réorientation, et ainsi trouver l'épanouissement professionnel dans le secteur de l'impact social et environnemental.
Tu as été incubée chez I-Engage, qu’est-ce que cela t’a apporté ?
Déjà, je conseille très sérieusement à toutes les personnes qui songent à entreprendre de se faire accompagner quel que soit leur activité. Je le dis et je le redis !
L’accompagnement que j’ai reçu chez I-engage a été au-delà de mes espérances : grâce à l’incubation j’ai pu structurer mon projet grâce au réseau d'experts mis à notre disposition et au suivi de la coordinatrice de l’incubateur. J’ai aussi pu mettre en place des partenariats et obtenir des contrats grâce au réseau de l’incubateur. Et j’y ai bien sûr rencontré des entrepreneurs et personnes très inspirantes qui m’ont énormément aidé dans mon projet.
Pas toujours évident de changer de carrière entre 30 ans et 50 ans et de se lancer dans une reconversion. Quels sont tes conseils ?
N’ATTENDEZ PAS POUR CHANGER DE CARRIÈRE !!!! Tous les jours je rencontre des personnes qui sont profondément malheureuses dans leur travail et attendent des années avant d’agir... C’est souvent la peur de l’inconnu, les attentes de la société et le jugement de leur entourage qui les empêchent de "sauter le pas". Pourtant leur santé mentale les rattrape toujours et du coup c’est souvent un burn out ou un harcèlement qui les pouss à enfin prendre la décision de changer de carrière. Une fois fait, ils sont à nouveau heureux, car ils sont alignés avec eux même et leur travail et ils se demandent pourquoi ils n’ont pas franchi le pas avant...
Donc si vous vous sentez concernés et que vous avez des doutes, n’attendez surtout pas et faites-vous accompagner, cela facilitera le processus et vous évitera d’atteindre le point de non-retour :)
De plus en plus d’étudiants et d’Alumni se tournent vers l’ESS et ne savent pas vraiment par où commencer. Tu réalises des webinars sur le sujet, quand est le prochain ?
Exactement, et pour 2022 nous allons lancer une nouvelle série de live avec des invités qui ont franchi le pas de la reconversion et qui ont aujourd’hui un très bel impact grâce à leur travail. La prochaine date est en discussion avec notre prochain invité donc je vous invite à suivre notre page Linkedin pour être tenus informés.
Tu souhaiterais relancer le club RSE ISCAlumni. Pourquoi ?
La crise sanitaire a agi comme un catalyseur de la prise de conscience générale sur les changements que nous devons opérer dans notre société. Selon un sondage réalisé conjointement par Lilo et Ifop au premier trimestre 2021, 6 français sur 10 ont engagé de nouvelles actions pour agir à leur échelle. Aujourd’hui, il est clair que notre société est prête à faire bouger les choses, et on ne peut plus ignorer le problème. Moi même pendant mes études j’avais été très frustrée de ne pas pouvoir agir au sein de l’ISC, donc de cette manière ça me donnera l’occasion de me rattraper, et de donner l’opportunité à tous ceux qui partagent mon envie :)
Lien pour s’inscrire au club Alumni ESS :
Et si on veut en savoir plus sur Komunii ?
Suivez moi sur Linkedin, je post régulièrement sur mon aventure d’entrepreneuse, mais aussi sur la réorientation dans le secteur de l’impact social et environnemental où je donne des actus et des conseils :)
Un dernier mot ?
Une petite anecdote réseau : j’ai accompagné 2 diplômés de l’ISC de la même promo (promo 2009) qui s’étaient perdus de vue :
- Ninon Toquet qui souhaitait créer une entreprise à impact autour de l’isolement des seniors et qui finalement est en train de créer une boulangerie/salon de thé avec son compagnon,
- et Gregg Benhamou qui a créé une marketplace de services administratifs et de santé pour les aidants de personnes âgées ou dépendantes.
Ça a été un plaisir de les accompagner dans leur projet, je leur souhaite beaucoup de succès (ils me tiennent régulièrement au courant de leurs avancées :)
Effectivement Inès, c’est aussi ça le réseau !
Merci pour ton témoignage inspirant.
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